The Monuments Men, George Clooney

L'art pour le plaisir de l'art, tout simplement.


Casting de Stars


Un casting des plus alléchants et une superproduction dont le budget est (presque) indécent : on s'attend ce que The Monuments Men soit un vrai "show à l'américaine", rempli de répliques bateau sur fond de musique héroïque et de gros plans, gonflé à bloc de muscles et de testostérone entre deux images de tableaux (parce que quand même, l'art est le sujet) et deux scènes de champs de bataille.



Il y a un peu de ça, mais pas que : George Clooney, arborant pour ce rôle une belle moustache, a su bien s'entourer en se partageant l'affiche avec le beau Matt Damon, la ravissante Cate Blanchett, qui rajoute une touche féminine juste à la dose nécessaire, et d'autres "supers papys" comme Bill Murray ou John Goodman. N'oublions pas notre Jean Dujardin national, alias "Jean-Claude", qui redore le blason des français en se faisant, s'il vous plait, écrire un rôle sur mesure pour l'occasion... Bravo !
Ce casting de stars forme un beau "package" pour la mission que s'était fixé le cinéaste : raconter l'histoire d'hommes partis à la recherche d’œuvres perdues pendant la guerre.

 

Une mission culturelle transmise par le 7e art



Mais le dernier film en date de notre Mr Nespresso est avant tout un beau témoignage d'actions honorables menées pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Cette chasse aux trésors des temps modernes illustre un combat pour des valeurs qui paraissent futiles en période de guerre, mais représentent la part d'humanité qu'il est nécessaire, voire vitale, de garder à l'esprit en des temps difficiles.

Car l'histoire des Monuments Men, basée sur la réalité, est celle d'hommes issus de métiers de l'art diverses qui se lancent dans la recherche d’œuvres d'art volées par les troupes nazies pour le compte du Führer durant la guerre 1939-1945.

La mise en fiction de cette mission historique donne un scénario qui n'est pas prévisible dans son ensemble. Si on en devine quelques détails (notamment le fait que ce sont les alliés qui gagnent la guerre en 1945, forcément), le déroulement des événements reste difficile à prévoir. Les scènes s'enchainent, laissant entrevoir plusieurs régions de l'Europe en guerre et délivrant des anecdotes parfois humoristiques, parfois tristement réalistes. Les dialogues tiennent la route et des touches d'humour cohabitent timidement avec des émotions fortes. Un bon dosage en somme, qui permet de découvrir une part des dessous d'une période dont on croit connaitre les grandes lignes et qui a encore beaucoup de secrets à révéler.


A bas les clichés



L'une des grandes forces de The Monuments Men est qu'il ne consacre pas qu'une partie infime aux œuvres d'art : elles sont l'essence de l'action, ce autour de quoi tout se tisse dans le film. Les personnages ne font pas que les mentionner et elles ne sont pas qu'un prétexte aux scènes d'action : on les voit, on en entend parler, on observe les émotions qu'elles provoquent et on apprend une partie de leur histoire. La Vierge et l'Enfant (ou la Madone de Bruges) de Michael Ange, le Portrait de Jeune Homme de Raphaël ou l'Autoportrait de Rembrandt nous délivrent quelques secrets ici.

Sur un fond de film typiquement américain (patriotique, certes, héroïque, forcément, et moral, bien entendu), c'est simplement l'humain et la défense d'une cause venant du cœur d'un amoureux de l'art et de la culture qui l'emporte sur les mauvaises actions.
Ça touche, ça prend aux tripes, ça émerveille. Bref, ça vaut la place de cinéma.


A.W.

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